En tant que mediatrice ma pratique est liée à faire agir le collectif, faire ressortir les récits des personnes et offrir un temps pour la parole. Etant issue de l'immigration, mes projets performatifs sont fortement liés aux luttes antiracistes, décoloniales et féministes. Je mène actuellement une recherche où je remets en question le statut de citoyen·ne. Le statut de citoyen·ne est revendiqué par toutes les personnes vivant dans une communauté, une société et un pays, qu'il soit accordé ou non par les lois qui régissent ces sociétés. Nous pouvons constater que les femmes se sont battues pendant des années pour être considérées comme des citoyennes et avoir accès au vote et qu'aujourd'hui, ce combat est mené par de nombreuses personnes migrantes. Dans les situations où le droit à la citoyenneté n'est pas reconnu, la figure et la position de l'artiste deviennent particulièrement intéressantes à questionner. Le temps que dure l’acte performatif, dans l’espace public, le statut de citoyen·ne existera naturellement, sans réflexion sur la situation juridique de la personne. En fonction du contenu et des formes que prend l’acte artistique, chaque individu prenant part à la performance revendique sa place et ses droits.